Djouba – Arrivée et départ d’une terre inconnue

MealEspoirs - Djouba

Cette mission humanitaire a été décidé deux mois avant mon départ, juste le temps de créer officiellement l’association. J’avais pris la décision de suivre ma bien aimé Christina en Afrique, au Soudan du Sud, « Juba », pour sa mission auprès des Nations Unies.
Je ne me rendais absolument pas compte de la ou j’allais mettre les pieds pour la première fois, un pays si magnifique, si riches en cultures et traditions. Ceci n’était que la partie visible de l’iceberg, car je me suis vite rendu compte de la pauvreté, des maladies, de la mort, de la violence, et de l’indifférence de chacun.
Malgré la tension urbaine, je me suis mis à arpenter les rues de la capitale afin de voir ou je pouvais me rendre utile.

Mealespoirs a commencé à distribuer des médicaments et habiles aux personnes de mon quartier, puis j’ai rencontré John, le Bishop d’une Église, qui s’occupait d’enfants orphelins et non accompagnés du camp POC 3 d’UNHOUSE comptant environ 40000 personnes.
Il avait créé une école pour les instruire et leur donner une éducation qu’il ne pourrait avoir autrement.
Mealespoirs a acheté le matériel, la nourriture et eau pour cuisiner et distribuer environs 150 à 300 repas par jour.
Ensemble nous avons pu construire 3 nouvelles salles de classes pour accueillir d’autres élèves qui étaient de plus en plus nombreux à venir à l’école pour avoir au moins un repas par jour. Cela fut une belle expérience riche en émotions. Malheureusement Mealespoirs a dû y mettre un terme car le Bishop demandait trop d’argent.

Nous ne pouvions accepter, car nous n’étions pas là pour aider un homme mais pour apporter de l’aide aux enfants.
Nous nous sommes donc quittés bon ami.

Il fallait une autre mission pour Mealespoirs, ou trouver des personnes ayant besoin d’aide ? A plusieurs reprises je passais devant le plus gros cimetière de Juba et me demandait ce que faisait autant de monde dedans. J’ai pris mon courage à deux mains et franchis le mur qui entourait le cimetière. Ce fut un choc pour moi, de voir des enfants et adultes sans vêtements, sans chaussures, vivant, mangeant et dormant entre les tombes. Dès mon entrée dans ce camp, j’ai su que c’était ici que je devais apporter mon aide.
Après de nombreuses réunions avec les responsables de la communauté nous avons pu mettre en place une distribution journalière de repas.
 Encore une fois Mealespoirs devait fournir du matériel de cuisines, et acheter plus de 500 assiettes et gobelets pour faire la distribution chaque jour aux enfants, nouvelles mères ou à en devenir, handicapés et personnes très âgées.

Comment faire pour les aider un peu plus qu’avec de la nourriture, comment aider toute la communauté ? Mealespoirs s’est mis en rapport avec l’Ambassade de France qui nous ont donné de l’argent, et de la nourriture, UNICEF WASH nous a fourni des sceaux, latrines, bâches, savons, aqua tab, hygiène kit à plusieurs reprises, Programme Alimentaire Mondial (PAM) nous a distribué 9200 kilos de nourriture, UNICEF Child Protection avec qui nous avons pu récupérer de la nourriture, l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avec plus de 400 cannes a pèche et 40000 hameçons, ainsi que de l’argent avec tous les donateurs anonymes, mes amis et ma famille.

Tous ensemble nous avons pu apporter notre soutien à une population des plus pauvre de Juba, qui se meurt doucement, et qui n’a aucun rêve d’avenir.

Aujourd’hui je me prépare à revenir au pays en récupérant tous les papiers pour faire rapatrier mon chien Loki. Vu le pays ou je vie, je vais peut-être devoir attendre trois mois de quarantaine pour rentrer avec Loki, et si c’est le cas, je vais devoir attendre au Kenya, car ici la situation est de plus en plus dangereuse (kidnapping, menaces de mort, viols, racket) et la reprise de la guerre qui terrorise tout le monde et encore plus nous les expatriés.

Cette expérience m’aura appris une chose, nous sommes tous égaux dans un monde inégal, alors continuons à venir en aide aux plus démunis.